Le secteur artisanal

À Loyola, comme dans toutes les grandes habitations coloniales, les ateliers artisanaux étaient indispensables. Tonnellerie, menuiserie, charronnerie, charpenterie, poterie, forge et autres fournissaient la majorité des articles nécessaires au fonctionnement quotidien de l’établissement et à la production agricole. La faiblesse des liaisons maritimes avec la métropole et les coûts des marchandises importées incitaient à l’autosuffisance. Dans la mesure du possible, les matières premières étaient prélevées sur place ou à proximité et on fabriquait ou réparait le matériel à l’habitation même.

Les jésuites de Guyane ont démontré un souci constant de disposer des ateliers essentiels à la bonne marche de leurs établissements. Ils pouvaient compter sur le travail d’esclaves qualifiés. La formation de ces esclaves « à talents » se faisait habituellement sur les lieux et par imitation, mais elle pouvait aussi être assurée par un artisan reconnu. À Loyola, la plupart des formateurs étaient certainement jésuites. La qualification d’un esclave était un bon investissement, car on louait souvent ses services et sa valeur pouvait doubler ou tripler à sa revente.

La forge et la poterie de Loyola étaient jugées très rentables. Leurs activités se sont sans doute prolongées un certain temps après le départ des religieux.

La forge

L’inventaire réalisé en 1764 fait état de quatre esclaves-forgerons à Loyola, un nombre considérable pour une habitation. En fait, la forge travaillait également pour d’autres établissements jésuites guyanais et était au service des habitants des environs.

La poterie

À la poterie, on produisait des contenants industriels et domestiques, des briques, des tuiles de recouvrement et des carreaux de revêtement. La poterie a fourni à l’habitation Loyola et aux habitations avoisinantes la plupart des céramiques utilitaires que nous y retrouvons.