La poterie
LA MATIÈRE PREMIÈRE
La poterie de Loyola se situe dans la partie nord-ouest de l’habitation, en bordure d’une crique navigable permettant le transport de la production vers Cayenne. Les jésuites ont exploité l’argile d’origine marine présente dans les marécages pour fabriquer leur céramique. Cette matière première, qui avait été utilisée par les populations amérindiennes pendant des millénaires, offre d’excellentes qualités potières.
L’argile est accessible à faible profondeur et affleure par endroits. De couleur gris-bleu, elle contient du sable et des inclusions ferrallitiques qui lui donnent des nuances rougeâtres. Elle convient à la fabrication de briques, de tuiles de recouvrement et de carreaux de revêtement. Elle est aussi utilisable pour les poteries communes à usage domestique ou industriel comme celles employées dans les sucreries.
La production sucrière de l’habitation nécessitait des milliers de contenants : on conçoit donc l’importance économique de la poterie. Des documents mentionnent également que Loyola a fourni de grandes quantités de briques pour les fortifications de Cayenne et les travaux du roi.
DES CÉRAMIQUES INDUSTRIELLES ET DOMESTIQUES
La reconnaissance archéologique effectuée à la poterie a permis de découvrir une aire dallée et des passages aménagés traversés par un fossé de drainage. Des vestiges de fours et des tessonnières ont été localisés, mais leur étude reste à faire. La mise au jour de tessons portant l’estampe IHS, caractéristique de la compagnie de Jésus, confirme que l’installation était bien une dépendance de Loyola. La majeure partie des céramiques trouvées peut donc être datée de la période 1700-1760.
L’examen des nombreux tessons recueillis révèle que la poterie de Loyola fabriquait surtout des contenants utilisés dans l’industrie sucrière : formes à sucre et pots de raffineurs. Le site a également livré des poteries à usage domestique, comme des jarres, des terrines, des cruches et des faisselles. Quelques fragments de plats montrent des essais de céramiques vernissées au plomb et aux oxydes de fer d’aspect noir brillant. Une part importante de la production était constituée de briques, de tuiles de recouvrement et de carreaux de revêtement de grandeurs variées, dont on trouve des mises en œuvre dans les constructions de l’habitation.