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La maison des pères

La maison des pères

La maison des pères en 1730. Gérard Hébert, détail du cartouche de la Carte du Gouvernement de l’isle et terre ferme et colonie de Cayenne, 18 octobre 1730, Service historique de l’Armée de terre, Vincennes.

La maison des pères en 1730. Gérard Hébert, détail du cartouche de la Carte du Gouvernement de l’isle et terre ferme et colonie de Cayenne, 18 octobre 1730, Service historique de l’Armée de terre, Vincennes.

UNE MAISON TYPIQUE

D’après la vue de Hébert datant de 1730, la maison des pères était une grande demeure surmontée d’un toit en pavillon à lucarnes. La façade avant était percée de plusieurs fenêtres et orientée de façon à assurer une bonne ventilation. Deux petites ailes encadraient la galerie en façade. Une allée interrompue par des escaliers et un portail menait à la porte centrale; l’accès pouvait aussi se faire par les portes des ailes qui donnaient sur la galerie. Devant la terrasse, des arbres avaient été plantés. Il s’agissait sans doute de citronniers, qui avaient la réputation d’améliorer la qualité de l’air.

Scène de la vie quotidienne près de la maison des pères. Dessin Patrice Pellerin.

Scène de la vie quotidienne près de la maison des pères. Dessin Patrice Pellerin.

Fouilles de la partie ouest de la maison des pères.

Fouilles de la partie ouest de la maison des pères.

L’AMÉNAGEMENT

D’après les recherches archéologiques, la maison des pères mesurait 24 m sur 10 m. La plateforme en terre nivelée qui constituait la terrasse était contenue par des murs faits de grosses pierres déposées les unes sur les autres sans mortier. Des escaliers, également en pierre, en permettaient l’accès sur les quatre côtés. Les traces au sol corroborent la vue de 1730 et révèlent que les façades avant et arrière avaient la même disposition.

Les fouilles ont permis de dégager une grande partie du soubassement de la maison. Celui-ci se présente comme un alignement de blocs de pierre posés à faible profondeur délimitant une aire rectangulaire entièrement recouverte de briques et de carreaux de revêtement. L’absence d’amoncellements de pierres et la présence de dépôts argileux laissent supposer que les murs étaient en colombage bousillé.

L’aménagement intérieur a été partiellement reconstitué. Le corps central était divisé en trois pièces. Les ailes, qui contenaient chacune deux pièces, étaient accessibles par les galeries avant et arrière. Les vestiges de pavement montrent plusieurs variations : grands carreaux rouges et roses posés en losanges alternés; petits carreaux posés en damier; briques servant d’assise à la cage d’escalier menant aux combles.

L’aqueduc de l’habitation fournissait la maison en eau courante. Un passage dallé, d’environ 2 m de largeur, longeait la façade arrière et faisait fonction de caniveau.